Stagnation de poids : quand ton corps se met en mode survie (et comment le comprendre)

Publié le 11 novembre 2025 à 16:37

🌿 Je mange sain, je vais à la salle… alors pourquoi je ne perds plus de poids ?

Tu connais peut-être cette phrase :

“Je mange équilibré, je ne touche pas au sucre, je fais du sport plusieurs fois par semaine… et pourtant, je ne maigris plus. Pire : je prends du poids !”

Si tu t’y reconnais, rassure-toi : tu n’es pas seule.
Et surtout, non, tu n’as pas “cassé ton métabolisme”.
Tu es simplement face à un mécanisme d’adaptation : ton corps protège ses réserves, parce qu’il croit qu’il est en danger.

Cet article va t’expliquer pourquoi ton métabolisme se met en pause (malgré tes efforts), et comment les hormones, le stress et certaines habitudes bien intentionnées peuvent saboter ta progression sans que tu t’en rendes compte.


⚙️ Le métabolisme : une symphonie, pas une calculette

On a appris à voir la perte de poids comme une simple équation : moins je mange + plus je bouge = je perds.

Mais le corps n’est pas une machine arithmétique : c’est un système adaptatif ultra-sensible, qui réagit aux moindres signaux de ton environnement.

Il ne cherche pas la minceur, il cherche la sécurité.
Chaque fois qu’il perçoit un déséquilibre — stress, restriction, inflammation, manque de sommeil — il active un mode d’économie :

  • il ralentit la combustion,

  • il garde l’eau,

  • il stocke les graisses “au cas où”.

Ce n’est pas de la résistance : c’est de la protection.


💥 Le cortisol : ton allié… jusqu’à ce qu’il se retourne contre toi

Le cortisol est l’hormone du stress.
Il t’aide à te lever, à réagir, à gérer les imprévus.
Mais s’il reste trop souvent élevé, il devient le pire ennemi de ton métabolisme.

Quand tu manques de sommeil, que tu t’entraînes trop, que tu sautes des repas ou que tu vis à 200 à l’heure, ton corps pense qu’il doit te maintenir “en alerte”.
Le cortisol demande alors à ton foie de fabriquer du glucose à partir des protéines (la fameuse gluconéogenèse).

Résultat :

  • ta glycémie monte (même sans sucre dans ton assiette),

  • ton pancréas sécrète de l’insuline,

  • et cette insuline bloque la combustion des graisses.

C’est le cercle vicieux du stress métabolique : plus tu en fais, plus ton corps stocke pour se défendre.


🧘‍♀️ Le jeûne intermittent : un stress supplémentaire pour certains organismes

Le jeûne intermittent a de vraies vertus quand il est pratiqué par un corps stable, reposé et flexible.
Mais s’il est introduit dans un contexte de stress, de fatigue ou de carence, il devient un coup de massue hormonale.

Ne pas manger pendant 16 heures quand ton foie est déjà saturé ou que ton cortisol est haut,
c’est envoyer un message de panique :

“Alerte ! Il n’y a plus de carburant !”

Le cortisol grimpe, la glycémie remonte, l’insuline suit, et tu repars dans la même boucle.

Et pour couronner le tout, le jeûne prolongé fait souvent chuter la T3 libre, la forme active de l’hormone thyroïdienne.
Or la T3, c’est ton thermostat interne 🔥 :
elle régule la vitesse à laquelle tu brûles ton énergie.
Moins de T3 = métabolisme au ralenti = stagnation assurée.


🍽️ “Je mange le moins possible pour aller plus vite” : le plus grand sabotage

Cette croyance est un poison métabolique.
Quand tu manges trop peu, ton corps ne se dit pas “super, elle veut maigrir !” — il se dit : “Oups, c’est la famine, il faut économiser.”

Voici ce qui se passe :

  • La T3 libre chute → ton métabolisme tourne au ralenti.

  • La leptine, l’hormone de satiété et de combustion, baisse.

  • La ghréline, l’hormone de la faim, explose.

Ce trio est redoutable : plus tu coupes les calories, plus ton cerveau te pousse à compenser, et plus ton corps garde ce qu’il a par peur de manquer.

C’est pour ça que les régimes très stricts fonctionnent au début, puis s’effondrent brutalement : le corps entre en mode survie.


🏋️‍♀️ “Je fais du sport tous les jours, donc je devrais sécher !”

Oui… mais non.
L’entraînement intensif, surtout pour un débutant, est une forme de stress.
C’est une inflammation contrôlée qui, mal gérée, devient chronique.

L’activité physique stimule le cortisol (c’est normal), mais sans récupération suffisante, il reste haut :

  • les surrénales s’épuisent,

  • la T3 libre baisse encore,

  • le sommeil se dérègle,

  • et l’inflammation s’installe.

Résultat : tu brûles moins, tu gonfles, tu fais de la rétention, et tu te demandes pourquoi tu n’avances plus.

Le paradoxe ?
Tu crois devoir en faire plus, alors que ton corps te supplie de lever le pied.


🧬 Le trio métabolique : T3 libre, leptine et ghréline

Ces trois hormones dirigent ta balance énergétique bien plus que tes calories.

🔥 T3 libre (hormone thyroïdienne active)

C’est elle qui règle la vitesse à laquelle ton corps consomme l’énergie.
Quand elle chute (par restriction ou stress), le métabolisme se met en économie d’énergie : digestion lente, froid, fatigue, perte de cheveux, stagnation.

🧠 Leptine (hormone de satiété)

Produite par les cellules graisseuses, elle informe ton cerveau : “On a assez, tu peux brûler.”
Mais en régime prolongé, la leptine baisse.
Le cerveau, croyant manquer, bloque la combustion et stimule la faim.

🍽️ Ghréline (hormone de la faim)

Sécrétée par l’estomac, elle monte quand tu manges trop peu ou trop rarement.
Et plus la ghréline grimpe, plus les envies de sucre apparaissent.

➡️ Moins tu manges → plus ta ghréline monte → plus tu as faim → plus tu stockes ensuite.

Le corps n’est pas stupide : il s’assure que tu survis.


🦠 Le microbiote, chef caché du stockage

On en parle encore trop peu, mais ton microbiote intestinal influence directement ton métabolisme.
Un déséquilibre bactérien (après stress, antibiotiques, régimes répétés…) provoque :

  • inflammation de bas grade,

  • résistance à l’insuline,

  • ralentissement de la combustion,

  • et même rétention d’eau.

Certaines bactéries “énergétiques” extraient davantage de calories des aliments.
D’autres, comme Akkermansia muciniphila, au contraire, soutiennent la flexibilité métabolique.
Quand ton intestin souffre, ton poids se fige.


💧 Et si ce n’était pas du gras, mais… de l’eau ?

La balance monte parfois à cause d’une simple rétention hydrique :
le corps garde l’eau pour apaiser l’inflammation et diluer les déchets acides.
2 à 5 kilos peuvent ainsi apparaître, sans un seul gramme de gras.

Les causes :

  • stress chronique,

  • cortisol élevé,

  • déséquilibre sodium/magnésium,

  • fluctuations hormonales.

La solution n’est pas de “sécher” plus fort, mais de désenflammer.


💬 En résumé

Ton corps ne te trahit pas : il t’envoie un message.

Quand tu stagnes malgré tes efforts, il dit simplement :

“Tu me demandes trop, trop vite.”

La stagnation, c’est une pause métabolique protectrice :

  • ton cortisol veut te maintenir en sécurité,

  • ta T3 libre se met en veille,

  • ta leptine s’endort,

  • ta ghréline crie famine.

Le secret, ce n’est pas de “forcer” ton corps à maigrir, mais de restaurer sa confiance.

Quand il se sent en sécurité — nourri, reposé, apaisé — il se remet à brûler, naturellement, sans lutte.

Parce qu’un corps stressé retient, mais un corps apaisé libéré. 🌿

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